Une étude récente auprès du centre antipoison révèle que les huiles essentielles (HE) représentent les premiers cas d'empoisonnement lors d'automédication, devant le paracétamol et les anti-inflammatoires.

Le GERANIOL contenu dans de nombreuses HE est le principe actif le plus incriminé. Or, ce produit est largement utilisé dans les solutions anti-puce naturelles – en particulier les colliers.

Au final, certains produits présentés comme naturels et inoffensifs sont en réalités plus toxiques et nuisibles que les substances chimiques. Notamment à cause de la confiance aveugle qu'on leur accorde et le manque de retour sur ce sujet.

C'est pourquoi, avant d'utiliser un produit naturel renseignez-vous d'abord sur la substance active qui le compose, sa posologie, ses contre-indications et ses effets indésirables. Au moindre doute, contacter votre vétérinaire ou un herboriste / phytothérapeute compétent.

Et surtout, faites toujours un test afin de voir les réactions physiques ou physiologiques de votre chien. S'il présente des signes d'intoxication : vomissement, diarrhée, battement de cœur rapide ou ralenti, hypersalivation, pipi fréquents, dépression, refus de s'alimenter… Retirez immédiatement le collier et rendez vous chez votre vétérinaire avec le collier et l'emballage du produit.

Ce n'est pas parce que c'est estampillé naturel qu'il faut comprendre sans danger. Au contraire, la commercialisation des produits à bases d'huile essentielle ne nécessite pas d'AMM (Autorisation de mise sur le marché). Par conséquent, ces produits échappent aux règles de surveillance et aux principes de vérification d'innocuité. De plus, le consommateur ne sait pas d’où proviennent les plantes, comment elles ont été cultivées, si elles ont été confrontées aux pesticides, à quel dosage faut-il se limiter, pour quelle utilisation...

Les huiles essentielles peuvent tuer un chat en cas de surdosage et sont interdites chez l’enfant et la femme enceinte. Quant à la terre de diatomées, elle n’est pas du tout conseillée pour les animaux qui ont des troubles respiratoires car cette poudre en suspension va aggraver leur pathologie. La molécule active du margosa ou neem est par ailleurs interdite en agriculture car potentiellement cancérigène et néfaste pour les abeilles. Attention donc à ne pas remplacer du soi-disant toxique par du toxique ! »

De plus, la plupart de ces substances agissent comme des répulsifs et ne vont pas tuer les parasites ou insectes. « L’intérêt des médicaments est qu’ils vont tuer la tique et donc l’empêcher de transmettre des maladies graves comme la piroplasmose. Ce qui n’est pas le cas des répulsifs »

Sans oublier que ces méthodes alternatives, puisqu’elles ne sont pas des médicaments, n’ont jamais été évaluées comme tels : « Comme il n y a pas d’autorisation de mise sur le marché, il n y a pas d’obligation de preuve scientifique et clinique d’efficacité ou d’innocuité ; D’ailleurs il est bien précisé sur la notice que le produit n’est pas garanti pour la prévention de la piroplasmose.

Un propriétaire nous rapporte que son chien convulse et présente des symptômes d'intoxication aigüe : il vient d'être lavé avec un shampooing antipuces dit “naturel” qui contient du Margosa, extrait de plante.

Un appel au centre antipoison vétérinaire de Lyon nous confirme que cet extrait de Margosa est responsable de nombreux cas d'intoxications avec une composante neurologique. Le chien est hospitalisé, et reçoit un traitement antidote qui permet d'enrayer les symptômes.

Nous rencontrons fréquemment ce souci avec des chats traités avec des antipuces dits “naturels” contenant du géranium, qui est également très toxique. Là encore, les symptômes sont de type convulsions/comas, et possiblement la mort

Les colliers chimiques contiennent des substances actives, dites insecticides, utilisées habituellement en agriculture intensive. Ce sont la Perméthrine, le Deltaméthrine, le Dimpylate, l'Amitraz, le Flumétrine, l'Imidaclopride... neurotoxiques très puissants qui tuent les parasites en paralysant leur système nerveux – mais pas que. En plus d'être pointé du doigt comme destructeur d'environnement (entre autres les abeilles), les effets indésirables sont tout simplement dangereux pour le chien et catastrophiques sur les enfants / les maîtres.

De la réaction cutanée(allergie / brûlure) aux troubles respiratoires en passant par les crises d'angoisse, l'hypersalivation, les tremblements, les convulsions… ces colliers antiparasitaires peuvent conduire un chien à la mort. Il suffit d'un surdosage, d'une allergie, d'un chien déjà malade ou incompatible avec les substances et excipients du collier.

À ce titre, en 2012, l'ANSES retire 76 colliers antiparasitaires à base de Dimpylate considéré dans leur « scénario du pire » comme potentiellement dangereux en cas d'exposition chronique, particulièrement chez l'enfant.

Il faut quand même, mettre un peu d'eau dans son vin. Les effets de ces substances sont certes très nocifs, mais bien moins que celles précédemment utilisées (DDT). En outre, les cas d'empoisonnement ou de mort relatifs au port de ces colliers restent très rares. Ce n'est pas une raison, on est bien d'accord.